Prévenus de l'importance de l'éducation comme moteur du développement de leur pays, plusieurs magnats de l'économie Indienne se sont lancés dans d'importants projets éducatifs. Ainsi, DS Kulkarni, bâtisseur dans l'état du Maharashtra, s'est associé à la chambre de commerce et d'industrie du Valenciennois et au groupe éducatif Supinfocom. Ensemble, ils se sont lancés dans la construction d'un campus international abritant les trois écoles, sœurs jumelles de celles de Valenciennes dans le nord de la France.
Supinfocom ou l'animation 2D et 3D est enseignée, Supinfogame d’où sortiront des concepteurs de jeux vidéos et l'institut supérieur de design qui forme des designers.
J'enseignerais pendant 9 mois à Supinfocom.
Sur le chantier loin d'être terminé quand je commence à travailler, il y a un grand nombre d'hommes et de femmes, qui vivent et travaillent sur le site.
Naturellement intrigué par ce mode de vie, je commence à me promener sur le site du campus: petit a petit, je rencontre et je photographie.
Et j'ai envie d'en savoir plus. Grace à l'aide précieuse d'une de mes élèves à qui je demande d’être interprète, je peux recueillir des témoignages; je découvre ainsi que nombreux travailleurs ne viennent pas des environs de Pune mais parcourent qui 200, qui 400, qui 800, qui 2000 km pour venir travailler et vivre - sur ce chantier, et que le salaire de la plupart de ces travailleurs est de 80 roupies par jour, soit environ 1,20 euro.
Je ne suis pas étonné d'apprendre qu'ils sont issus de castes dites "basses", ils ne savent ni lire ni écrire, ont une idée très approximative de leur age et parfois ne connaissent pas le nom du village où ils sont nés.
En ma présence, ils sont souvent souriants et agréables.
Tous les interviewés se sont dit heureux de leur vie sur le chantier.
Je ne saurai jamais s'ils ont dit la vérité.
Mais j'ose le croire.